Le Seizième Arrondissement
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A l'ouest de Paris, le seizième arrondissement, assez bourgeois et tranquille, est depuis longtemps un quartier de version originale. Tous les cinémas étaient des salles uniques, qui fermèrent successivement durant les années quatre-vingts. Seul le Ranelagh était resté pour sauver l'honneur, plus un théâtre qu'un cinéma, certes, mais qui permit au seizième de ne pas devenir le premier arrondissement totalement dépourvu en cinémas (contrairement au septième, voisin). Heureusement, le Majestic Passy ouvrit, et redonna aux habitants du quartier le goût du cinéma.
Le Broadway/Majestic Passy
Anciennement Royal-Passy, le Broadway était la plus grande salle du quartier. Elle pouvait accueillir six-cents spectateurs sur un niveau. Le cinéma était équipée pour le 70mm, et devint la seconde salle parisienne consacrée au grand spectacle après le Kinopanorama (dont il assurait parfois la continuation, pour "Le Tambour" par exemple). Parmi les exclusivités projetées, les spectateurs auront droit à quelques films en 70mm (Alien, Rencontres du Troisième Type Edition Spéciale).
Je me permet d'émettre quelques doutes quant au fameux écran géant de la Spaciovision; quand j'ai vu Apocalypse Now dans cette salle, il est évident que la surface de l'écran était très nettement inférieure aux 380 mètres carrés annoncés (l'écran faisant probablement une bonne quinzaine de mètres de base, soit quand même l'un des plus grands de Paris).
En 1982, le Broadway fermait définitivement ses portes, et faisait place à un bien triste commerce (magasin de fourrures).
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La façade aujourd'hui; le foyer se trouve derrière les vitres au-dessus du Monoprix
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Il fallu être patient, mais tout n'était pas perdu, puisque le cinéma allait renaître de ses cendres sous l'impulsion de Simon Simsi. MK2 sembla craindre un instant ce complexe qui risquait de concurrencer le MK2 Beaugrenelle, où les habitants du seizième avaient pris l'habitude de se rendre. Les fourrures étant heureusement passées de mode, le Majestic Passy ouvrit ses trois salles au public le 26 octobre 1994, avec Pulp Fiction à l'affiche dans la grande salle. Simon Simsi fit même un petit speech d'accueil à l'adresse des quelques courageux qui avaient formé la première file d'attente.
La caisse se trouve derrière les portes d'entrée. On monte alors un bel escalier qui conduit au grand foyer (photo de gauche), agrémenté de boiserie et d'un bar-comptoir de confiseries.
Des portes d'accès situées côte à côte (derrière le pilier sur la photo) conduisent aux trois salles, toutes gradinées, et habillées d'un mélange élégant de beige et de bleu.
Le volume de l'ancienne grande salle a été réparti entre les trois nouvelles salles, ainsi que les couloirs d'accès et de sortie.
La salle 1 se trouve au niveau inférieur. Sa cabine semble être au même emplacement que l'ancienne salle. Elle occupe la même surface que l'ancienne salle, mais est un peu plus étroite, à cause des passages menant vers les autres salles. Son écran courbe mesure quatorze mètres de base, c'était un des plus grands de Paris au moment de l'ouverture (aucun multiplexe n'était ouvert). Elle est équipée pour le Dolby SRD et DTS. Elle peut accueillir 318 spectateurs.
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Ci-dessus, la salle 1
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Les deux plus petites salles occupe le volume haut de l'ancienne salle. Elle sont desservies par une unique cabine de projection (à gauche, où l'on voit le projecteur de la salle 2), sur deux niveaux, située entre les deux salles.
On monte un escalier, qui amène directement au pied de l'écran de la salle 2 (situé au-dessus des derniers rangs de la salle 1, là où son plafond est le plus bas). La salle est large (presque autant que la salle 1), elle peut accueillir 171 spectateurs. L'écran mesure 8 mètres de base, et le son est Dolby SR.
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Ci-dessus, la salle 2
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Après un long couloir, on parvient à la salle 3 (photo ci-dessous - 148 spectateurs). L'écran est de type 1.85, et mesure 6 mètres environ, ce qui assure une image très correcte en 1.66 ou 1.85, mais le scope est un peu juste. Le son est Dolby SR.
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Le Majestic Passy est un complexe de qualité, qui s'adresse à une clientèle locale. Les conditions de projection sont bonnes. Les films sont tous en version originale, à l'exception de quelques films pour enfants ou très grand public qui peuvent être projetés en version française en matinée.
Les autres cinémas d'une salle étaient le Passy (200 places), le Mayfair Pathé (300 places) et le Victor Hugo Pathé (360 places), qui proposaient tous des exclusivités en version originale ou en version française. Ils ont tous trois été remplacées par des magasins. Seule la façade du Victor Hugo, occupé par un marchand de tapis, puis par un magasin Picard, peut éventuellement évoquer un cinéma.
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Ci-dessus, le Passy (gauche) et le Victor Hugo (droite)
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Le Mayfair Pathé (ci-contre) était situé en sous-sol, on y entrait par l'escalier sous l'enseigne "95". La salle en longueur proposait une corbeille, comme la salle 2 du Bretagne, et un écran de sept mètres.
Le Ranelagh
Théâtre très ancien, le Ranelagh est également devenu un cinéma de 300 fauteuils, plus les nombreuses chaises des loges. Les films changeaient peu, et "Les Enfants Du Paradis" était en général projeté au moins une fois par semaine. Les séances se sont espacées, et le Ranelagh a arrêté d'être un cinéma.
Dès l'entrée dans le bâtiment, on réalise qu'on se trouve dans un théâtre. Le velour rouge est omniprésent. Le hall est surplombé par une grande verrerie. A gauche, des portes conduisent à la cabine du régisseur et au balcon. Quelques rangées de sièges en gradins se trouvent au fond de la salle, et des loges sont réparties sur les côtés.
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Ci-dessus, le hall (gauche) et le foyer (droite)
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Un large escalier double descend vers un superbe foyer, au bout duquel se trouve l'entrée de l'orchestre. La salle est en longueur, deux rangées de fauteuils étant séparées par une allée centrale. Les murs sont recouverts de boiseries. A l'avant de la salle, la scène, assez profonde, au fond de laquelle se trouve la cabine; car la projection se fait en transparence.
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Le Ranelagh n'a pas totalement renoncé à son activité cinématographique: une séance des"Enfants Du Paradis" est en effet programmée pour la fin mai 2000. A ne pas rater si vous ne connaissez pas...
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La Cinémathèque Française au Palais de Chaillot. Après l'incendie, on s'inquiéta, mais la salle (avec balcon, mais sans accoudoirs, pour gagner de la place, les les vrais cinéphiles se moquent du confort!), fut refaite. Pas vraiment un cinéma traditionnel, mais de grands souvenirs.
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