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L'Espace Cinéma d'Evry


Espace Cinéma - l'entrée La ville nouvelle d'Evry se trouve à une trentaine de kilomètres au sud de Paris. Son centre est l'Agora, centre culturel composé d'un théâtre et d'une bibliothèque, qui est intégrée au centre commercial Evry 2.

Le centre commercial fut inauguré en 1975. A une extrémité, près de la patinoire, il proposait un centre de loisirs, qui comprenait un bowling au rez-de-chaussée et le Gaumont Evry, un cinéma de cinq salles au premier étage.

En 1989, alors que le complexe est le dernier cinéma Gaumont de banlieue depuis la fermeture du Gaumont Boulogne, il est cédé à un petit circuit ambitieux, l'Espace Cinéma (également propriétaire des Espace Cinéma de Saint-Quentin, autre ville nouvelle, qui possède alors le plus grand écran de banlieue, seize mètres de base, puis plus tard de Pantin, ex-Carrefour).


Le cinéma est alors refait à neuf, salle par salle (quatre salles resteront ouvertes à tout moment des travaux). Les fauteuils revêtent de nouveaux tissus. La plus grande salle subira les plus importantes modifications; elle recevra un nouvel écran courbe de douze mètres de base, qui offrira un excellent rapport écran/salle, et le son Dolby Stereo en prime.

Espace Cinéma
Publicité parue en 1992 dans les Nouvelles d'Evry

Le long d'un couloir, on trouve successivement sur sa gauche les salles 3, 2 et 1. La salle 1, au bout du couloir, peut alors accueillir 303 spectateurs (contre 320 à l'ouverture, la baisse étant probablement dûe à la suppression du premier rang de fauteuils lors de l'agrandissement de l'écran); elle offre le son Dolby Digital. L'écran va de mur à mur, sans rideau, mais avec un masque qui peut se dissimuler entièrement.

La salle 1

La salle 3 est la deuxième plus grande du complexe, elle offre 263 fauteuils et un écran de huit mètres avec rideau; elle a récupéré l'équipement Dolby Stereo de la salle 1.

La salle 3


La salle 2 est un peu plus petite, avec 238 fauteuils, malheureusement séparés par une allée centrale, et un écran de huit mètres, dont le rideau s'arrêta de fonctionner.


Les salles 4 (131 fauteuils, écran de six mètres) et 5 (94 fauteuils, écran de cinq mètres) sont de type couloir et nettement moins sympathiques. Des réglettes typiques des années soixante-dix délimitent l'image. Les fauteuils violets de la salle 4 se font remarquer.

Les salles 4 (gauche) et 5 (droite)
Deux cabines de projection desservent les salles. La cabine des salles 4 et 5 se trouve au niveau inférieur, alors que la cabine tout en longueur des salles 1 à 3 se trouve au niveau supérieur. Les projecteurs sont de type "rock'n roll" (deux projecteurs par salle, la moitié de la séance par projecteur; quand une bobine est vide, elle se rembobine à 30 images par seconde; une carte perforée lance le film et gère les rideaux et les éclairages; le système, devenu rare, est très apprécié des opérateurs; il permet notamment de revenir en arrière à la suite d'un incident technique).

La cabine principale: à gauche, les projecteurs de la salle 1; à droite, ceux des salles 2 (premier plan) et 3 (fond)

Vers 1997, alors que la concurrence du Pathé de Belle Epine est très vive, on annonce que l'Espace-Cinéma va devenir un multiplexe de dix salles. Selon le projet, les salles actuelles seront gradinées (salles 4 et 5) ou verront leur gradinage accentué (salles 1 à 3), pour devenir les petites salles du nouveau cinéma, les plus grandes salles étant entièrement nouvelles.

D'autres projets suivent, proposant selon les cas dix à douze salles. Les dates prévues pour le début des travaux sont dépassées plusieurs fois.

Dans l'attente des travaux, l'entretien est réduit à sa portion congrue. Depuis 1989, les salles ont bien mal vieilli, et offrent le triste spectacle de murs et de fauteuils grafités, de fauteuils lacérés, et même de dossiers arrachés. Quand on pénètre dans les salles, il est difficile de croire qu'elles sont toujours en opération.


Le dernier programme

Le dimanche 16 Janvier 2000, le projet est définitif, et l'Espace Cinéma vit son dernier jour. On organise alors une grande fête, où tous les billets seront vendus au prix de 25 francs, chaque spectateur recevant une glace gratuite. Entre temps, CGR (Circuit Georges Raymond) a racheté le cinéma. En 2001, un Méga-CGR tout neuf (le second de la région après Mantes-La-Jolie) ouvrira ses portes au public.

La clientèle s'était raréfiée ces derniers temps. Les travaux maintes fois reportés avaient fini par convaincre une partie des spectateurs que le cinéma était déjà fermé. La fréquentation était parfois difficile, en particulier à l'occasion des séances de minuit le samedi, qui drainaient les bandes du voisinage et décourageaient le reste du public. La sécurité aux abords du cinéma était également devenue un problème. Pour l'avoir fait, je peux certifier que ce n'était pas facile, pour les gens du quartier, de traverser le centre commercial déserté après une séance nocturne. Le problème des voitures a été en particulier résolu après la mise en place d'un parking payant et gardé, qui connut un succès certain auprès du public. En attendant la réouverture, le public se reportera sur les seize salles du Pathé de Belle-Epine et les trois salles de l'Arcel Corbeil, qui offrent un équipement sonore remarquable; les personnes non-motorisées devront probablement se passer de cinéma.

Le dernier très gros succès du complexe fut Titanic. Une seule copie était projetée dans les deux grandes salles; les séances étaient décalées, et toutes les 90 minutes, l'opérateur devait faire passer les bobines d'un projecteur à l'autre. Le générique de fin était supprimé. L'exercice était à la fois exaltant et épuisant pour les projectionnistes.


Le bâtiment vu de l'extérieur

Le nouveau multiplexe proposera dix salles. Elles intégreront les volumes de l'ancien cinéma, du bowling qui avait fermé en 1998, ainsi que la galerie et les magasins voisins (l'ancienne animalerie incluse). La terrasse située à l'extérieur (au niveau de l'enseigne Espace Cinéma, photo ci-dessus) recevra la plus grande salle. Les travaux seront très délicats et devront répondre à des normes très strictes; en effet, le chantier jouxte la patinoire et surplombe un parking.

Les conditions de confort et de projection ne pourront qu'y gagner. Le cinéma récupérera peut-être une partie de la clientèle qui conduisait jusqu'au Pathé de Belle-Epine. Il sera en directe concurrence avec le futur multiplexe UGC de Corbeil, qui a finalement été autorisé.

Un problème n'était toujours pas réglé au moment de la dernière séance: le personnel ne sait toujours pas ce qu'il va devenir. Pour la plupart des anciens de Gaumont, les employés bénéficiaient encore des anciennes conventions salariales de Gaumont, très favorables. CGR a proposé aux gens de travailler à Mantes-La-Jolie et de renoncer à une partie de leur salaire, ce qu'ils ont refusé. Aux dernières nouvelles, les employés seront chômeurs jusqu'à la réouverture d'Evry, ne touchant que 57% de leur salaire. Ils en ont référé au préfet, au maire, au député; la section Essonne du Parisien a souvent mentionné leurs problèmes. Sans résultat à ce jour.

 

Le 19 décembre 2001, un multiplexe tout neuf a ouvert ses portes en remplacement de l'Espace Cinéma.

N'oubliez pas de visiter le MegaCGR Evry...

 

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