Voici en complément un article publié dans le Parisien du 14 avril 2004. Vous constaterez que la seule opposition Mairie- P. Hellmann est bien simpliste, mais elle semble beaucoup "arranger" la direction du Rex, laissant de coté la position de son bailleur.
L'extension du Grand Rex bloquée par la mairie
Le projet de création d'un multiplexe de 14 salles de cinéma en complément du mythique Grand Rex, sur les grands boulevards, est plus que jamais dans l'impasse. Après plus de deux ans de suspense et de rebondissements de la part des principaux acteurs de ce mauvais feuilleton, Bertrand Delanoë a annoncé hier qu'il avait décidé de geler le permis de construire. Alors que le Grand Rex attendait la signature du précieux document, le maire de Paris pose désormais comme condition que le projet respecte les règles du futur plan local d'urbanisme (PLU), actuellement en cours d'élaboration.
Un coup dur pour l'exploitant de la salle, Philippe Hellmann, qui se heurte à un profond désaccord des riverains et des Galeries Lafayette, propriétaire des murs. Depuis deux ans, Philippe Hellmann affirme que son projet d'extension, qui permettrait de faire passer le Grand Rex de 8 à 14 salles, est une « question de survie ». L'opération est de grande ampleur puisqu'elle prévoit de racheter un hôtel particulier mitoyen du XVIII e siècle et de creuser un parking de 266 places en sous-sol dont l'entrée se ferait par la rue Poissonnière et la sortie par la rue du Sentier.
Pas d'entrées de parking dans des rues trop étroites C'est justement ce qui gêne la Ville de Paris. Le maire du II e , le Vert Jacques Boutault, en fait une question de principe : « Dans le nouveau PLU, la création d'accès à des parcs de stationnement sera interdite dans les voies de moins de 8 mètres de large. C'est le cas de ces deux rues. » Christophe Girard, adjoint au maire chargé de la culture, enfonce le clou : « Nous sommes très attachés à la survie de ce cinéma dans le coeur de Paris, mais le parking pose problème. Nous devons écouter les habitants qui n'en veulent pas dans ce futur quartier vert. Le maire de Paris propose la solution la plus sage : il faut se donner le temps pour trouver un bon compromis. » Philippe Hellmann ne cache pas son désarroi. « Ce parking est essentiel à l'équilibre financier de notre opération. Dans un budget de 30 millions d'euros, cela représente 30 % du financement des travaux. » L'exploitant du Grand Rex sait pourtant que son projet d'extension provoque de vives réactions parmi les habitants du quartier. En juin dernier, l'association Bien vivre dans le II e a ainsi rassemblé plus de 800 signatures contre le parking. De son côté, Philippe Lemoine, directeur des Galeries Lafayette, justifie depuis un an son désaccord avec le projet en réclamant « une ambition culturelle » qui passerait par le théâtre, le music-hall et le cinéma. Face à cette situation de blocage, Bertrand Delanoë « appelle de ses voeux la conclusion rapide d'un accord entre les Galeries Lafayette et le Grand Rex, pour réaliser un projet de qualité (...) en phase avec la politique de déplacement menée par la Ville de Paris ». Au Rex, la direction étudie déjà la possibilité d'un recours juridique.
Voici le projet recalé :
la direction du cinéma, qui avait envisagé un agrandissement spectaculaire,
devrait se heurter au désaccord des riverains
et des Galeries Lafayette, propriétaire des murs . (DR.)
A titre personnel, la vision du Groupe "Les Galeries" me semble beaucoup plus réaliste et rejoint sensiblement l'idée de la municipalité. Ceux qui suivent la vie de l'exploitation sont habitués à la stratégie de communication de la direction du Rex, qui va - à mes yeux - aller elle-même droit dans le mur si elle persiste dans sa stratégie. A noter qu'un article, très partial, ne donnant que la vision de l'exploitant (et du milieu de l'exploitation cinématographique, par son président Jean Labé) a été publié dans le Film-Français du 9 avril 2004 (N° 3039 Page 5)
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