L'UGC Champs-Elysées

Ouvert en 1936, ce cinéma était devenu, depuis la fermeture de son voisin le Gaumont Champs-Elysées fin 1999, la dernière salle unique des Champs-Elysées. On accédait à la salle après la traversée d'un long couloir bordé de miroirs et de grandes affiches (ci-contre).

Ci-dessus, la salle, rideau ouvert, vue depuis la corbeille

Ce cinéma, déjà programmé par UGC alors qu'il s'appelait Elysées Cinéma, rejoignit le circuit UGC après des travaux de rénovation et fut rebaptisé "UGC Champs-Elysées" en 1980. La salle fut alors l'une des premières à recevoir les fameux sièges UGC à dos de bois, le reste de la décoration se partageant entre le gris sombre du rideau d'écran et de la moquette, et le beige clair des murs (celui-ci, extrêmement salissant, fut plus tard remplacé par du gris).

L'UGC Champs-Elysées fut également, après le Normandie, l'une des premières salles labellisées "UGC Prestige" au milieu des années quatre-vingts, même si on pouvait se poser des questions sur les critères d'obtention de ce label en raison de la taille un peu juste de l'écran (8.50 mètres).

Cette salle unique proposait 459 fauteuils disposés en très légère pente, dont une sorte de mini-corbeille, discrète et plutôt sombre, tout au fond de la salle avec trois rangées de six sièges.

La salle était équipée du son Dolby SR, du DTS, et surtout du 70mm, même si peu de films furent projetés dans ce format. La programmation était un peu dans l'esprit de celle du Gaumont Champs-Elysées, une combinaison d'art-et-essai et de films grand-public de qualité, en version originale bien sûr. La salle était desservie par une cabine de projection particulièrement exigüe, accessible depuis l'extérieur du cinéma par un minuscule escalier (ci-dessous).

Depuis deux ans environ, nous avions pu remarquer que tous les voisins de l'UGC Champs-Elysées avaient disparu, le cinéma semblant être le seul lieu encore vivant de l'immeuble; on était alors en droit de s'interroger sur l'avenir de la salle unique. Récemment, une pancarte fut affichée sur l'immeuble (photo de gauche), annonçant une "réhabilitation" de l'immeuble. En langage de spéculation immobilière, "réhabilitation" est donc le mot élégant pour définir la destruction d'un cinéma plus que sexagénaire. Nous adressons donc toutes nos félicitations aux heureux propriétaires pour leur sens des affaires.

Le cinéma devait fermer définitivement ses portes le 15 janvier 2002 après la dernière séance du soir, avec "Le Peuple Migrateur" à l'affiche. Une nouvelle fois, les Champs-Elysées allaient perdre une partie de leur âme. Une raison de moins pour le cinéphiles de fréquenter les Champs, qui semblent mériter de moins en moins leur titre de "plus belle avenue du monde". Il ne reste maintenant que sept cinémas dans le quartier des Champs-Elysées, dont cinq seulement sont situés sur l'avenue même. Où est l'époque où les cinéphiles se croisaient continuellement dans les files d'attente de nos belles salles préférées?

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