ambrose chapel
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Posté le: Lun 24 Oct 2005 13:31 Sujet du message: lu dans liberation du 21/10/2005 |
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Extraits de Liberation :
Lors de leurs Rencontres annuelles à Beaune, les professionnels du cinéma vont plancher sur les bouleversements engendrés par la révolution technique.
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Le numérique face au cinéma de papa
par Antoine de BAECQUE et Ange-Dominique BOUZET
vendredi 21 octobre 2005
A Beaune, on ne boit pas que du bon vin. Tous les ans depuis 1991, au coeur des hospices, se réunit le gratin de la profession cinématographique français et international. Au menu de l'édition 2005, sous l'oeil attentif des politiques, on va rêver le cinéma futur. Car il est indéniable que le bon vieux cinéma des familles est en train de changer de visage. Non sans quelques crispations et crises d'angoisse, il s'adapte à des technologies de plus en plus au point autorisant des utopies rassérénantes.
On sait que, dès aujourd'hui, les recettes en salles des films ne représentent plus, aux Etats-Unis, que 16 % des revenus générés par les films hollywoodiens. Le reste provient d'autant de technologies en cours d'être révolutionnées et rendues toujours plus efficaces par le numérique : droits de diffusion à la télévision, de l'édition en DVD, transposition des films sous forme de jeux vidéo, bientôt, pourquoi pas, téléchargement direct via l'Internet. Martin Scorsese, lors de la récente inauguration de la Cinémathèque française, constatait ainsi : «La projection en salles n'est plus qu'un événement mineur dans la vie d'un film.» D'ailleurs, la fréquentation des salles semble aujourd'hui sur une pente dangereuse : - 11,5 % cet été sur l'Amérique du Nord, - 13,4 % en France pour les neuf premiers mois.
Modèle. Mais cette révolution numérique va s'investir également dans la chaîne la plus traditionnelle de fabrication et de diffusion du film, du tournage à la salle, leur offrant, pourquoi pas, un nouvel avenir. Un modèle de «scénario» (lire entretien page suivante) est aujourd'hui soumis aux très sérieuses réflexions des Rencontres de Beaune. Dès 2010, les tournages sur pellicule argentique ne représenteront plus que 20 % du marché. Quelque 40 % des salles françaises seront, de leur côté, équipées en numérique et des émeutes se dérouleront aux portes des multiplexes quand, d'aventure, des esprits mal intentionnés arriveront à pirater les codes d'authentification de la diffusion des films, bloquant les sorties de blockbusters à grand spectacle. Le nombre des films destinés aux salles aura augmenté de 25 % grâce à la baisse des coûts, et les nouvelles caméras numériques 5e génération permettront de travailler en très haute résolution, avec la possibilité de recadrer un plan en postproduction et de plonger à l'intérieur d'un groupe d'acteurs pour en dégager la vision d'un seul visage. Sans perte de qualité.
Clonage. Cinq ans encore, et en 2015, le lancement des superproductions se jouera en une seule journée, simultanément sur des combinaisons incluant 150 000 salles à travers le monde. Cinq ans de plus, et le clonage virtuel sera spécifié dans tous les contrats de comédiens, 65 % des films ayant recours aux «clones» d'acteurs célèbres...
De telles perspectives vont-elles se réaliser ? Elles font en tout cas partie du futur plausible et de l'ensemble de métamorphoses de notre univers cinématographique et audiovisuel, impliquant la disparition et le renouvellement de branches entières d'activité.
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Mutation
par Jean-Michel THENARD
vendredi 21 octobre 2005
La révolution numérique n'est pas au bout de son chemin. Après avoir métamorphosé la photo et rangé au rang d'antiquité la pellicule argentique, voilà qu'elle s'apprête à brûler aussi les bobines 35 mm au cinéma. Les majors de Hollywood viennent de s'accorder sur une norme qui va signer à terme la mise à l'hospice du Celluloïd. Les caméras à pixels sont accessibles à tous depuis plus de dix ans, et d'ici la fin de la décennie, parions que les projecteurs numériques seront dans tous les multiplexes, quelle que soit la frilosité actuelle des exploitants. Bientôt donc c'est toute l'industrie du cinéma qui aura muté. Tous les professionnels s'y préparent, et il n'est que le spectateur amoureux des salles obscures à qui on ne demande rien. Pour lui, dit-on, cela ne changera pas grand-chose sinon que les copies seront en meilleur état. Si on en reste là, il est sûr que cela ne sera pas un argument de promotion pour des salles qui, des deux côtés de l'Atlantique, connaissent toutes une chute de leur fréquentation. La faute à la multiplication des supports de diffusion qui a vu s'installer à côté de la télévision l'ordinateur et le baladeur numérique vidéo. Autant de canaux qui, par le biais du DVD, du satellite et de l'Internet, permettent désormais à tout un chacun de consommer le film qu'il souhaite, où il souhaite et presque quand il le souhaite. Si elles ne veulent pas succomber sous les coups de cette concurrence qui banalise les films, les salles de cinéma sont condamnées à offrir encore un plus bel écrin aux nouvelles productions. Puisque le numérique élargit le champ des possibles de la création, à elles de le restituer avec une image et un son sans rivaux, une ambiance, une religiosité que le home cinema, condamné à son espace privé réduit, ne pourra jamais créer. Révolution numérique ou non, ce que disait Truffaut à propos de la télévision reste vrai : plus on regardera des films sur petit écran, plus on aura besoin de s'asseoir devant un écran géant pour avoir l'impression d'être au spectacle
Michel Gomez, de l'association Auteurs-réalisateurs-producteurs, a travaillé sur le scénario plausible des quinze années à venir :
«Les films seront consommés sur un mode dématérialisé»
par Ange-Dominique BOUZET
vendredi 21 octobre 2005
Sous le titre Cinéma : l'avenir de demain, Michel Gomez, délégué général de l'ARP (association Auteurs-réalisateurs-producteurs), et Stephan Faudeux, président du club HD, directeur du développement d'Avance rapide, une société d'étude dans le domaine du numérique, ont imaginé des scènes du cinéma futur. Présentés en ouverture des Rencontres de Beaune et supports aux débats, ces scénarios (lire page précédente) sont commentés par Michel Gomez, non sans quelque malice.
Quelles sont les parts de la fantaisie et de la simple prévision dans vos scénarios ?
Tout ce que nous évoquons est technologiquement, industriellement et politiquement possible. Cela ne veut pas dire que cela se réalisera. Mais cela peut se réaliser, et peut-être même plus tôt que nous ne le prévoyons... Bien sûr, nous faisons des choix. L'incompatibilité des deux nouveaux formats DVD, le DVD HD et le Blue Ray, qui seront dans les magasins en 2006 (lire page suivante), nous amène par exemple à imaginer qu'ils échoueront à s'imposer l'un contre l'autre et que cet échec compromettra, auprès des particuliers, l'avenir de l'offre «matérielle» des films par rapport à l'offre des films en ligne. Evidemment, on peut imaginer qu'au contraire il y aura une harmonisation des formats. Mais notre hypothèse souligne ainsi, en filigrane, les enjeux de la video on demand, que Canal +, TF1 et France Télécom sont en train de lancer en France. Pour la première fois, on peut regarder un film chez soi sur un écran, à volonté, sans que ce soit quelqu'un d'autre qui décide de ce qu'on regarde. Jusqu'à quel point va-t-on s'habituer à ce mode de consommation dématérialisé du film, comme les jeunes l'ont déjà fait pour la musique ? C'est la grosse inconnue de l'heure. Il n'y a pas de référent américain : tous les foyers sont câblés, ce qui a maintenu les Etats-Unis dans une logique différente, celle du pay per view...
Mais vous pariez simultanément sur l'avenir du film en salles.
D'une façon générale, nous avons voulu montrer que les mutations amorcées par le numérique présentent plusieurs caractéristiques inédites. 1) Elles affectent tous les stades de la filière cinématographique, de la production à la diffusion, sur tous types d'écran. 2) Elles bouleversent le périmètre «professionnel» de cette filière. Le précédent, c'est l'arrivée massive de la télévision. En France, elle a abouti à la construction d'une sorte de consanguinité entre l'univers du film et celui de la télé, ce dernier participant à la fois au financement et à la diffusion du cinéma. Cette fois, on voit apparaître des agents nouveaux, tout à fait étrangers au monde des programmes : des opérateurs télécom, mais aussi des firmes informatiques (Apple, Microsoft) ou des apporteurs de nouvelles technologies (Thomson)... Ces opérateurs étant transnationaux, la dimension mondiale des problématiques professionnelles s'amplifie considérablement. 3) L'ensemble de ces modifications va affecter le rapport du spectateur au film. Comment le film se différenciera-t-il du reste de cet océan d'images, s'il s'en différencie un jour ? Ces trois perspectives sont à la fois lourdes de menaces et riches d'opportunités.
A quoi tiennent les menaces ?
Les nouveaux intervenants industriels sont d'abord très éloignés des «contenus». De plus, les nouvelles technologies numériques sont d'extraordinaires outils de concentration. Par exemple, avec le numérique, il n'y a plus de limite à l'envergure d'une sortie en salles. Aujourd'hui, une copie coûte entre 1 000 et 1 500 euros. Avec le master numérique, dès lors qu'on dépasse les quarante copies environ, le coût est marginal, le coût de l'unité supplémentaire devenant quasi nul : 40, 400 ou 4 000 «copies», cela revient au même. On comprend l'intérêt des majors américaines pour le passage de la diffusion argentique à la diffusion numérique ! Le marché américain représente 36 000 salles, et les sorties s'y font sur 2 500 à 5 000 copies (pour le moment, le maximum en France reste à 800-1 000 copies simultanées pour les très gros films américains du type Harry Potter, ndlr). Mais on peut aussi envisager des sorties mondiales simultanées. Voire qu'un seul film occupe un jour tous les écrans français... Un autre risque tient aux outils de sécurisation indispensables (cryptage, etc.). Dans ces schémas, les dégâts du piratage éventuel décuplent. En France, les offres de vidéo à la demande qui sont en train d'être développées par Canal + et TF1 sont sécurisées grâce à une technologie Microsoft. Qui, elle ou toute autre firme équivalente , va ainsi détenir une position stratégique, ouvrant des accès au contrôle de toute la filière. Une chaîne de télévision pourra également imposer sa technologie à toute production. De même, les gestionnaires de satellites de télédiffusion, les fabricants de disques durs vont instaurer leurs rapports de force.
Et les opportunités que vous évoquez...
Le coût des tournages «normaux» (sans effets spéciaux) va diminuer. Le numérique élargit le champ des possibles créatifs, permet plus de choses, plus rapidement. C'est plus de liberté artistique et économique. Idem pour la distribution, y compris hors frontières : à partir d'un même fichier numérique, un film français ou allemand pourra être diffusé en Espagne en version doublée, au Danemark en version sous-titrée... Pour l'art et essai, pour la création européenne, c'est une chance formidable. Pour les exploitants, par ailleurs, la projection numérique permet une mutation vers des «salles des fêtes numériques» polyvalentes, où l'on peut projeter des films, mais aussi des tas d'autres choses : retransmissions sportives, spectacles, souvenirs de voyages...
Mais les exploitants renâclent. Les projecteurs numériques sont chers et, contrairement à l'époque du passage au parlant, ils n'offrent pas vraiment de «plus» pour attirer le spectateur...
Les projecteurs «2K», qui permettent une projection de qualité égale au 35 mm, sont déjà là. Leur fiabilité et leur durabilité vont se perfectionner très vite. Donc les copies ne «vieilliront» plus. Aujourd'hui, ces nouveaux projecteurs coûtent trois fois plus cher qu'un matériel classique, mais les prix vont baisser avec les économies d'échelle. Aux Etats-Unis, c'est déjà parti : les majors et les exploitants se sont entendus pour commencer des expériences d'équipement, méthodiquement ciblées, région par région. Dès lors, l'échéance de la mutation se situe à sept ou dix ans. Et l'imbrication actuelle des technologies (on tourne sur pellicule, on monte en numérique, on revient sur pellicule pour la salle) n'en a plus pour longtemps. Dès que les majors n'auront plus intérêt à garder un volant de copies numériques, les exploitants non équipés devront subir leur loi. Pour éviter cela, pour profiter des chances du numérique, il faut organiser la transition en France aussi.
En réglementant ?
Oui. C'est indispensable pour tout le monde. Je ne suis pas inquiet pour les circuits, Pathé-Gaumont ou UGC. Ils sauront prendre le virage et, avec leur nombre de salles, négocier des tarifs à la baisse sur les équipements (éventuellement en s'associant). En revanche, les petits exploitants ont besoin d'être accompagnés. A Beaune, Véronique Cayla, la directrice du CNC, annoncera, je l'espère, le lancement de la réflexion sur la gestion de cette transition. On peut organiser certains transferts d'aide entre production, distribution et exploitation en prévoyant des modulations éventuelles par exemple, selon que les salles diffusent plus ou moins de cinéma européen et en protégeant la chronologie des médias diffuseurs d'images. D'abord, la salle de cinéma, ensuite le DVD, la télé, etc. En un an, c'est faisable.
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Les nouveaux business du cinéma
Téléchargement, projection numérique, le point sur les moyens de diffusion.
par Samuel DOUHAIRE, Bruno ICHER et Edouard LAUNET
vendredi 21 octobre 2005
Si la consommation du cinéma change à toute vitesse, c'est qu'à l'intérieur de la salle classique la projection numérique en progression constante et, surtout, à l'extérieur la révolution technologique est en marche. Le home cinema et son cortège de DVD, l'éveil désormais confirmé du téléchargement via l'Internet haut débit, l'industrie du jeu vidéo qui mobilise de plus en plus de cinéastes..., autant de domaines qui nous obligent à voir les films autrement.
«Home cinema»
Freiné par le piratage
59 % des foyers français possèdent aujourd'hui un lecteur DVD de salon. Fin 2006, ils devraient être 80 %... Il est devenu un produit de masse au même titre que le magnétoscope, mais deux fois plus rapidement. Et l'explosion des ventes de télévisions high-tech LCD et plasma (un doublement en volume attendu cette année par l'institut Gfk), des rétroprojecteurs et des équipements sonores confirme la popularité sans cesse croissante de la consommation de cinéma à domicile. Depuis 2002, les revenus globaux de la vidéo (vente et location) ont d'ailleurs dépassé les recettes des salles de cinéma en France aux Etats-Unis, ils représentent le triple... Ce qui n'empêche pas les éditeurs vidéo de s'inquiéter : leurs ventes progressent toujours, mais pas au même rythme que le taux d'équipement des ménages. Autrement dit, les Français achètent désormais moins de DVD pour alimenter leur lecteur. La faute à la «contrefaçon numérique», assure le syndicat de l'édition vidéo. Quasiment tous les lecteurs DVD vendus aujourd'hui peuvent lire le format DivX (celui des films à télécharger sur l'Internet), et les lecteurs-enregistreurs avec disque dur continuent leur percée. Mais le DVD haute définition devrait arriver l'an prochain et il faudra donc se rééquiper...
Projection numérique
Une pénétration lente
Le cinéma numérique, alias le D-Cinema, a atteint une qualité d'image comparable à celle de la pellicule 35 mm, mais sa pénétration reste lente. Les projecteurs sont chers, les formats nombreux et l'avantage pour le spectateur pas toujours évident (hormis le fait qu'il n'y a pas de dégradation de l'image au fil des projections). Malgré cela, la partie semble jouée : aujourd'hui, pas un nouveau complexe ne voit le jour sans au moins un équipement numérique. La Cinémathèque elle-même en a doté deux de ses nouvelles salles. Le mouvement devrait s'accélérer, puisque en juillet les majors de Hollywood (Disney, Fox, MGM, Sony Pictures, Universal et Warner) se sont accordées sur une norme commune, baptisée DCI, couvrant tant la projection que la compression et la diffusion. Sans doute le 35 mm et le D-Cinema sont-ils appelés à cohabiter quelques années. Mais la perspective de salles de cinéma directement alimentées par satellite prend de plus en plus d'épaisseur.
Téléchargement
Un business embryonnaire
Avec huit millions d'abonnés à l'Internet haut débit en France (fin juin), le téléchargement de films pourrait commencer à ressembler à un business. Canal + a lancé son service Canal Play la semaine dernière, TF1 lui emboîtera le pas le 15 novembre. Maintes fois annoncé, toujours remis à des jours meilleurs, le décollage du «film à la demande» est-il imminent ? Et parviendra-t-il à concurrencer le téléchargement gratuit sur les plates-formes peer to peer ? Canal propose ses films (un millier à la fin de l'année) à des tarifs allant de 4 à 7 euros, à consommer dans les trente jours suivant le téléchargement (et dans les 24 heures après le premier visionnage). TF1 devrait pratiquer des tarifs comparables, avec un même volume de films. Aux Etats-Unis, deux services de téléchargement, CinemaNow et MovieLink, ont réussi à s'installer. Mais le plus gros succès du film sur le Net est à ce jour l'excellent Star Wreck, un long métrage d'étudiants finlandais parodiant Star Trek qui vient d'être téléchargé (gratuitement) 1,7 million de fois durant la première quinzaine d'octobre sur www.starwreck.com.
Jeu vidéo
Des liens toujours plus resserrés
Longtemps, les relations entre les industries du jeu vidéo et du cinéma se sont bornées à un schéma vaguement féodal. Un éditeur achetait à prix d'or le droit de faire un jeu à partir d'un film à succès. Avec ce qui lui restait, il fabriquait un jeu vidéo qui déclenchait invariablement le mépris de la communauté des joueurs. Economiquement, l'industrie du jeu pèse désormais au moins aussi lourd que celle du cinéma. En France, en 2004, près de 33 millions de logiciels se sont vendus, soit près de deux par ménage. La donne est donc en train de changer, et les liens entre cinéma et jeu vidéo se resserrent. Pour l'adaptation de King Kong à venir, Peter Jackson a par exemple exigé la signature de Michel Ancel, game designer français surdoué. Le même Jackson vient d'annoncer qu'il adapterait au cinéma l'un des titres les plus populaires des deux dernières années, Halo. Cette semaine, Steven Spielberg a signé un accord avec le plus gros éditeur du monde, Electronic Arts, pour réaliser trois franchises originales. Pour ce Noël, des éditeurs ont annoncé la sortie de jeux rendant hommage à des films populaires et fondateurs de la culture vidéoludique : Scarface, d'après Brian De Palma, le Parrain de Coppola ou encore Warriors, jeu de baston tiré du brûlot de Walter Hill de 1979.
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La télé reste la vache à lait
par Raphaël GARRIGOS et Isabelle ROBERTS
vendredi 21 octobre 2005
Le petit écran se passera-t-il un jour du grand ? Toutes les chaînes sont légalement tenues d'investir dans le cinéma. TF1 doit y consacrer 3,2 % de son chiffre d'affaires. A Canal +, les investissements sont en hausse (12 % du chiffre d'affaires), et la chaîne est redevenue la vache à lait du septième art. Mais, face aux succès de la télé-réalité, du sport et surtout de la fiction française, le cinéma a cessé de truster le box-office de la télé. TF1 diffuse moins de films (104 en 2000 contre 75 cette année), mais l'audience du cinéma augmente : la chaîne a mis fin aux Grande Vadrouille et Soupe aux choux archirediffusés pour passer des films plus frais. A France Télévisions, on constate une légère baisse de l'audience, mais le plafond légal est approché et trois nouvelles cases cinéma vont être créées sur France 3. Seule Arte observe une vraie érosion. Pour Michel Reilhac, directeur de l'unité cinéma, «depuis le DVD, le téléspectateur vit comme une contrainte de devoir attendre un horaire fixe pour regarder un film». Pour autant, Arte n'entend pas freiner ses investissements dans la production, avec 26 longs métrages par an. |
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