"Le Parisien Paris": Gaumont Italie: c'est déjà fi

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Article (plutôt long) en première page du cahier Paris du Parisien de ce jour; extraits:

Gaumont Italie: c'est déjà fini

Un dernier regard à la blonde Naomi Wats et King Kong se laisse glisser le long de l'Empire State Building... Lorsque le gorille géant rendra son dernier souffle ce soir à minuit, le Grand Ecran Italie 2 (XIIIe) vivra, lui aussi, ses derniers instants. L'immense salle aux fauteuils rouges sera définitivement plongée dans le noir et les quatre salariés rejoindront d'autres salles: Gaumont baissera le rideau.

Sauf miracle, auquel les défenseurs acharnés de la salle n'osent plus croire, le site tourne en effet définitivement la page septième art. Plus assez rentable, juge Europalaces, propriétaire des lieux depuis la fusion de Pathé et Gaumont en 2001. La salle n'a attiré que 270 000 spectateurs cette année, elle en drainait le double en 1997... Elle fait en tout cas déjà l'objet d'une promesse de vente entre Europalaces et le groupe anglais Hammerson, propriétaire du centre commercial Italie 2. Habitat et H&M sont sur les rangs pour reprendre l'espace, selon un projet qui doit être présenté prochainement à la commission départementale d'équipement commercial.

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« La salle, en auditorium, avec une scène de 200m2, permet d'y organiser des concerts. Elle pouvait servir à des enregistrements télé ou radio », recense tristement Jean-Mathieu Thibert, défenseur des cinémas de la capitale avec son association Sur les toiles de Paris. Bernard Tapie y enregistra son émission télé. Luc Besson venait y voir ses rushs et Jean-Jacques Annaud y a organisé l'avant-première privée de ses « Deux Frères ». « Ce n'est pas juste un cinéma de quartier qui disparaît! » résume Jean-Mathieu Thibert.

« Curieusement, ça marchait tant que Gaumont le dirigeait seul et y programmait des avant-premières », observe Marie-Brigitte Andrei. Actrice, riveraine et militante du collectif Sauvons le Grand Ecran créé il y a plusieurs mois, elle l'a transformé en association, pour pouvoir agir en justice: « Pourquoi, depuis deux ans, n'y a-t-il plus que des films en VO? »

Coté cinéma, Besson, Corneau, Luchini, Anémone: de grands noms ont signé la pétition pour la sauvegarde de la salle, mais ne se montrent pas. A l'Hôtel de Ville, comme dans le XIIIe, on « regrette » la fermeture, mais on ne fera rien pour reprendre les lieux: « Le XIIIe n'est pas un désert culturel et Paris ne manque pas de salles », explique Christophe Girard. Le collectif, lui, promet un sit-in avant la dernière séance (19h15 NdD).

Claudine Proust